Non è che il treno esce dallo schermo del cinema, vero?
Il 28 dicembre 1895, grazie all’invenzione del proiettore cinematografico fatta dai fratelli Lumière e brevettata nel febbraio di quell’anno, fu organizzata a Parigi la prima proiezione a pagamento: nacque, così, il cinematografo.
(1)
Tre anni dopo, anche ad Aosta giunse questa nuova arte;(2)
essa trovò una sede idonea presso il teatro Emmanuel-Philibert
inaugurato qualche anno prima negli spazi del Café National.(3)
La realizzazione del théâtre
aveva tenuto banco in città in mezzo a mille polemiche al punto che, quando nel 1898 fu data notizia dell’apertura del cinematografo, c’era ancora chi definiva l’Emmanuel-Philibert
come un des monuments funèbres derrière l’Hôtel-de-Ville.
Comunque sia, le rappresentazioni cinematografiche di quei giorni avevano attirato un pubblico enorme; fatto che - secondo il parere di qualcuno - doveva rendere finalmente dell’utile al Municipio cosicché ce sera la première fois que ce théâtre rend quelque chose hors de soirées de carnaval...(4)
Polemiche a parte, di quell’invenzione che stava per cambiare il mondo, Le Duché d’Aoste
del 14 dicembre 1898 non solo decise di informare i suoi lettori sul funzionamento del cinematografo, ma riassunse anche i contenuti di alcuni filmati che venivano proiettati allora e che ancora oggi tutti celebrano come tra le prime immagini filmate in assoluto.
Tra queste, per esempio, il famoso L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat
che non fu proprio il “primissimo” ad essere proiettato come a volte si potrebbe pensare. Forse non causò neppure tutto quello scalpore tra gli spettatori che - secondo l’immaginario collettivo - credevano di poter essere “schiacciati” dal proseguire del treno...
Ciò che è certo, è che quelle immagini in movimento suscitarono grandi emozioni e meraviglia e piano piano permisero anche ai valdostani di abituarsi al... cinema.
LE CINÉMATOGRAPHE
C’est ainsi qu’on appelle un appareil à projections lumineuses, d’invention très récente, produisant des effets de lanterne magique perfectionnée au plus haut degré. Il fonctionne depuis quelques jours, à Aoste, dans le théâtre Emmanuel-Philibert. De nombreux spectateurs y accourent, chaque soir, pour jouir de coups d’oeil très variés, amusants et instructifs sans blesser les moeurs. Ils assistent à des représentations, en clair-obscur sur toile, qui paraissent des réalités, tant l’imagination est fascinée. Après avoir vu, par exemple, des jeux de prestidigitateur ou des bouffonneries récréatives dans l’intérieur d’une habitation, ils se trouvent tout-à-coup en face d’un panorama grandiose, animé de la vie champêtre et limité par un horizon lointain, ou bien ils sont transportés, sans péril, sur une mer en bourrasque où ils voient un vaisseau agité par les flots et des mariniers faisant des efforts surhumains pour éviter un grand désastre. Puis, sans quitter leurs chaises, les mêmes spectateurs se trouvent, comme des curieux, au débarcadaire d’une gare de chemin de fer, attendant l’arrivée d’un train. Celui-ci paraît au loin, petit, informe; il s’avance en grandissant, s’approche et s’arrête avec son aspect formidable. Aussitôt un conducteur ouvre, les unes après les autres, les portes des compartiments; les voyageurs en sortent, s’agglomèrent, forment une foule confuse et disparaissent, laissant la place vide.
Au lieu d’une série de wagons et de tout l’attirail de transport, nos spectateurs voient défìler un régiment de cavalerie, ou ils assistent à la reception d’un souverain, ou bien encore ils rencontrent un autre spectacle tel que celui de la vacherie valdôtaine à l’Exposition de Turin.
Comment se produisent ces phénomènes magiques? Le Voici: le cinématographe est un appareil relativement simple. Il se compose de deux petites pièces placées sur un support dans une chambrette obscure, mais percée d’une petite ouverture pour laisser passer les rayons lumineux. La première de ces pièces est une lanterne contenant le foyer de la lumière ou arc voltaïque de la puissance de 3000 chandelles; la seconde, qui en est séparée d’environ 50 centimètres, renferme les engins d’optique; il y a un objectif à fort agrandissement sur lequel glisse, de haut en bas, avec une grande rapidité, un ruban transparent, long de 8 mètres et large de 4 centimètres seulement, divisé en 900 tableaux de photographies miscroscopiques et prises instantanément d’après nature. La lumière intense frappe ces photographies qui se succèdent sur le verre grossissant et les reproduit presque en grandeur naturelle sur un fond blanc placé à 8 ou 10 mètres de distance. Ainsi la scène est mouvementée: elle emprunte la vie et il n’y manque que les couleurs et la parole pour que l’illusion soit parfaite.
(1) Le proiezioni si svolsero a Parigi presso il Salon indien du Grand Café, 14, boulevard des Capucines. A quell’appuntamento parteciparono alcune decine di persone. (2) Nel 1921 il critico Ricciotto Canudo coniò la definizione settima arte. (3) Dal 1890, all’angolo tra piazza Chanoux e avenue du Conseil des Commis, era stato aperto un vaste “politeama”
presso la Brasserie Bieler, Almanach de l’Agriculteur Valdôtain, 1° gennaio 1890. (4) Jacques Bonhomme, 8 dicembre 1898.